À Agen, les usines d'Upsa à bloc pour répondre à la demande en médicaments à base de paracétamol



UPSA Agen

Upsa, premier employeur de Lot-et-Garonne.

Le laboratoire Upsa est l’un des fleurons français de la production de médicaments à base de paracétamol, d’aspirine et de vitamine C. Face aux tensions actuelles sur les antalgiques, les deux usines d’Agen produisent au maximum, sur fond de hausse des coûts.

Upsa affiche des chiffres impressionnants dans ses deux usines d'Agen et du Passage d'Agen

Au sein des deux usines, les 1 300 salariés fabriquent chaque année 3,5 milliards de comprimés, 600 millions de gélules, plus de 1 000 tonnes de liquides, gels et suppositoires. Toutes ces productions confondues, cela représente 14 boîtes de médicaments à la seconde. Et l’exercice 2022 devrait accroître ce bilan. Christophe Roberge, directeur de l’usine Gascogne au Passage d’Agen, indique que la production était de «274 millions de boîtes en 2021», mais qu’elle atteindra «entre 330 et pleine charge actuellement».

17 millions d’euros par an investis sur les sites d'Agen

Alors que les tensions d’approvisionnement sur les médicaments à base de paracétamol perdurent en France depuis l’été 2021, Upsa se trouve en première ligne. Avec Sanofi, c’est le seul producteur sur le territoire hexagonal. Les 24 lignes de production, et autant pour le conditionnement, tournent 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. 24. C’est le cas de la nouvelle ligne de sticks, mise en service fin 2021.

Pour son développement, le laboratoire se concentre sur les extensions de gammes et les nouveaux produits, pas seulement dans le paracétamol, mais également dans les compléments alimentaires.

Une production confrontée à l'inflation

L’autre axe de développement des sites se situe à l'international. S’il ne représente que 43% des volumes, essentiellement en Europe et en Afrique, l'international compte pour 50% en valeur. Pour Upsa comme pour la majorité des producteurs de médicaments, l'inflation actuelle pèse sur la production. «Nous faisons face à une inflation vertigineuse sur tout : l’énergie, le paracétamol, l’aluminium, le plastique, le carton. Tout confondu, cela représente 25% de surcoût », illustre Laure Lechertier. Pour absorber le surcoût dans l'énergie, le laboratoire travaille sur plusieurs pistes, comme l'installation d'une pompe à chaleur, qui a permis de réduire de deux tiers [sa] consommation de gaz, et permis d’éviter 1 000 tonnes de CO2 en émissions, soit près de 20% des émissions d’Upsa.

L'enjeu des médicaments matures

En réponse aux inquiétudes en termes d'approvisionnement en France, Laure Lechertier juge qu'il «n'existe pas de difficulté sur le paracétamol pour Upsa, ni en matière d’approvisionnement ni sur le plan de la production». «Le problème est le suivant : jusqu’à quand pourrons-nous tenir cette équation entre les coûts, l’inflation et les prix très faibles de ventes de nos médicaments?», juge-t-elle, tout en précisant qu'Upsa a demandé «aux autorités une augmentation du prix, qui est en cours d’instruction».

En attendant, Upsa aimerait bien que s’applique rapidement l'une des mesures phares de la loi de financement de la sécurité sociale 2021 sur la prise en compte des fabrications pharmaceutiques en France et en Europe pour l’attribution des prix des médicaments.